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OFFENDORF, il y a 80 ans, l’exode en Haute-Vienne

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Le 1er septembre 1939 les gendarmes apportèrent à Charles Yordey, comme aux autres maires alsaciens, l’ordre d’évacuer sa commune dans un délai de 24 heures. Ce fut le point de départ d’un exode et peu d’habitants étaient en mesure d’imaginer ce qui allait arriver.
En cette fin des années 1930, Offendorf était un village typique des bords du Rhin, appartenant aux paysages caractéristiques du Ried que l’on retrouve encore sur des photos anciennes ou dans des œuvres d’art de cette époque. Essentiellement composée d’agriculteurs, d’artisans, de commerçants et de très nombreux bateliers, la commune était prospère et, en écoutant les récits des anciens, on a parfois l’impression que les crues du Rhin étaient les seules vraies menaces.
Pourtant en cette période la "drôle de guerre" intriguait. Depuis plusieurs mois, les belligérants se faisaient face sur la Ligne Maginot. Terre présumée pour les champs de bataille, l’Alsace devait être évacuée en 1939 afin d’épargner la population civile et pour laisser le champ libre aux mouvements des troupes.
C’est ainsi que le 1er septembre 1939 le maire Charles Yordey rassembla la population dans l’une des salles du restaurant "Au Cygne" afin de lire l’ordre d’évacuation et de donner les dernières consignes à ses administrés avant le départ.
Les habitants eurent 12 heures pour faire leurs bagages, avec l’obligation d’abandonner tout ce qu’ils ne pouvaient emporter. Le cœur lourd, ils ont fait le tri de leurs affaires, fermé leurs échoppes et ateliers, ouvert les étables aux bestiaux et caché quelques biens qui leur tenaient à cœur. Avec les moyens à disposition, charrettes à bras, attelages de chevaux ou de bovins, vélos, motos ou quelques rares automobiles, ils se sont préparés à partir.
Le 2 septembre 1939 au matin, ils se sont regroupés au centre du village et ont entrepris leur périple en direction de la gare de Hochfelden où un train les attendait. Après avoir abandonné leurs attelages ils partirent le 11 septembre et voyagèrent durant plusieurs jours. En gare de Limoges des camionnettes et des voitures les prirent en charge pour les conduire jusque dans leurs localités d’accueil : La Croisille-sur-Briance, Châteauneuf-la-Forêt et Saint Germain-les-Belles. Quant aux bateliers, ils ne rallièrent la Haute-Vienne que bien plus tard, et par leurs propres moyens, à partir des endroits où ils abandonnèrent leurs péniches.

Très vite, nos concitoyens furent répartis dans les maisons d’accueil et grâce au « Flüchtlingsgeld », indemnité de réfugié, ajouté aux économies et au fruit du travail trouvé sur place, les Alsaciens eurent très vite un pouvoir d’achat satisfaisant. Cependant entre les Limougeauds et les Alsaciens, la différence de culture était forte et la langue était une vraie barrière. Peu d’Alsaciens parlaient le français. Quant aux autochtones, ils préféraient leur patois.
C’est donc par la gastronomie et la bonne humeur que les liens se sont tissés. Les Alsaciens découvrirent la soupe aux choux, la potée et le vin rouge, et leurs hôtes prirent goût à la choucroute et à la bière. La vie du village s’était progressivement transposée. Le Maire Charles Yordey qui avait eu la prudence d’emporter l’état-civil, le curé Wehr qui sut attirer dans la vieille église une affluence qu’elle n’avait jamais connue, la sœur enseignante et le maître d’école, continuèrent d’assurer leurs missions.
Une année complète s’écoula ainsi. Pourtant, au cours de cette période, l’ordre du monde avait changé. Lorsque les habitants d’Offendorf prirent le chemin du retour, la France était sous la botte allemande et l’Alsace en voie d’annexion ...
En souvenir des évènements de 1939-40 et des réfugiés alsaciens, la commune de La Croisille a décidé, fin 1998, de créer une "rue d’Offendorf". De même la commune d’Offendorf a baptisé deux de ses rues "rue de La Croisille" et "rue de la Haute Vienne".
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